Tribu-te

JUST ME – Adam Reed

Notre invité de la rentrée est l’incarnation de la réussite professionnelle. Mais son parcours n’a pas été sans embûches et c’est cette honnêteté qui nous touche. Portrait sans tabou d’Adam Reed, professionnel et personnel, mais aussi familial. Il revient sur les différentes étapes qui ont forgé sa carrière, toujours avec modestie, et nous fait part des grandes figures qui l’inspirent. Adam a toujours rêvé d’être coiffeur. Il a arpenté, pendant de nombreuses années, les circuits des salons, des formations et des événements avant de lancer sa propre entreprise et sa ligne internationale de produits. Ambassadeur de ghd Professional et L’Oréal, on retrouve, parmi ses clients, des stars de cinéma, des mannequins et des acteurs de séries. Alors que la formidable réussite d’Adam ne fait pas l’ombre d’un doute, il parle pourtant sans détour de ses démons, revers et rebondissements qui ont parsemé son parcours. Il partage ouvertement son passé marqué par des problèmes de santé mentale et d’alcool, sur son fil Instagram drôle, créatif et inspirant. Grand ami de Tribu-te, il est reconnaissable à sa personnalité vive et brillante.

 

Comment êtes-vous devenu coiffeur ?

J’ai toujours voulu faire ce métier. Quand j’étais enfant et que j’allais chez le coiffeur avec ma mamie dans le Somerset, j’aidais à nettoyer les rouleaux et les brosses, je préparais les tasses de thé. J’adorais aussi l’odeur. J’ai commencé à travailler dans un salon de quartier qui s’appelait Something Else, les samedis et pendant les vacances scolaires, et j’ai tenu bon pour obtenir mon diplôme à l’école d’art City & Guilds de Londres. J’ai toujours su que je voulais rejoindre le monde de la coiffure.

Comment en êtes-vous arrivé à devenir propriétaire de votre salon?
Devenir propriétaire de salon ne faisait pas partie de mes objec- tifs. Ce que j’aime surtout, c’est nourrir de jeunes talents. Ce n’est qu’après une carrière diversifiée que j’ai fini par créer mon propre salon. Qui l’aurait cru ! Après m’être installé à Londres en 1995 et avoir travaillé pour Charles Worthington, ma carrière a fait un bon en avant. Puis, en 2008, j’ai rejoint Paul Percival et nous avons créé la marque Percy & Reed [un salon et une ligne de produits].

 

Que s’est-il passé ensuite ?

L’an dernier, Paul et moi avons mis fin à notre partenariat et je me suis lancé seul en créant mon propre salon Adam Reed London, le 7 fé- vrier 2020. J’adore ça. Mon leitmotiv, c’est que le travail d’équipe rend tous les rêves possibles, et c’est ce qui transparaît dans nos locaux au 1 Fournier Street, à Spitalfields [Londres]. C’est là où nous sommes maintenant basés et où ma formidable équipe fait des merveilles.

 

Comment décririez-vous votre style de coiffure ?

C’est une question difficile. Je dirais qu’il est authentique et naturel. J’adore les cheveux tels qu’ils sont, parfaits dans leur imperfection.

Qu’aimez-vous le plus dans le métier de coiffeur ?

TOUT. Évidemment j’aime les gens, mais j’aime aussi travailler le cheveu. J’aime voir ce que je peux créer avec cette matière qui ne cesse de me surprendre.

Vous avez créé une marque de produits qui connaît un franc succès. Pouvez-vous nous en dire plus ?
J’adore les produits, et j’ai eu l’occasion de travailler avec les meil- leurs du marché. Créer la marque Percy & Reed a été la plus belle expérience de ma vie. Au début nous étions trois, et c’était une époque extraordinaire, une époque que je n’oublierai jamais.

Vous êtes connu et adulé de la presse. Comment faites-vous pour ne pas vendre votre âme aux médias ?
J’essaie de rester fidèle à moi-même et à mes convictions. J’ai peu d’ego, donc je suis ravi, d’une part, que vous disiez cela, et d’autre part, que les gens le pensent. Avant tout, je suis coiffeur et j’aime ce que je fais. Tout ce qui vient avec n’est que du bonus. Je n’ai jamais, et je ne tiendrai jamais cela pour acquis.

Quelle a été votre réalisation la plus gratifiante sur le plan pro- fessionnel ?
J’ai été stupéfait d’entendre Trevor Sorbie dire que le SIXTY show que j’avais réalisé pour le L’Oréal Colour Trophy avait été un grand spectacle. Et aujourd’hui, je n’aurais jamais pensé inaugurer Adam Reed London. Depuis le peu de temps que nous sommes ouverts, j’adore et j’ai une super équipe qui me démontre que tous mes efforts valent le coup.

Avez-vous été influencé par des figures du monde de la coiffure ?

Absolument ! Il y en a tellement ; pour n’en citer que quelques-uns… Sally Brooks, Julien d’Ys, Guido Palau, Zoe Irwin, Ellenora Dean et Ky Wilson, Carolyn Newman, Sean Dawson (qui était avec moi dans l’équipe FAME en 1999), Charles Worthington, Sam Johnston, Gary Gill, Trevor Sorbie, Anthony Mascolo (mon idole absolue)…

Comment concilier la vie de père de famille et la création de votre entreprise ?
Je cherche à préserver un l’équilibre. Mon travail nous permet, avec mon fils Riley, de partager des moments enrichissants. Il veut aussi devenir coiffeur, il est donc important que je lui inculque une bonne éthique de travail.

Où voulez-vous être dans dix ans ?

J’aimerais être exactement à la même place qu’aujourd’hui. Honnê- tement, je suis dans une situation qui m’apporte la satisfaction que j’ai toujours désirée.

Comment déconnectez-vous du travail ?

Je cuisine ! Et j’essaie d’aller en Thaïlande une fois par an. L’équilibre est très important, mais c’est quelque chose que j’ai toujours eu du mal à trouver. Je ne suis pas sûr d’obtenir un jour l’équilibre parfait, mais j’essaie.

Qu’aimeriez-vous pouvoir dire au jeune Adam de 16 ans ?

Que tout se terminera bien.

Quelle a été votre plus grande leçon de vie ?

Devenir sobre. Cela a tout changé pour moi, dans tous mes do- maines d’activités. J’ai pu commencer à m’aimer. Tout ce qui suit est un travail en cours.

Merci Adam !

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